Marie Gobert, portrait ©Marion Collet
Présentation
Dans le royaume enchanteur de l'art du papier, Marie Gobert se distingue comme une figure singulière, explorant les possibilités infinies de ce médium si simple et si complexe à la fois. Avec une touche habile et une précision méticuleuse, elle plie et sculpte le papier, repoussant sans cesse les limites de sa fragilité.
Guidée par une fascination pour les fractales, le parcours artistique de Marie la conduit à explorer en profondeur le monde des découpes complexes et des superpositions minutieuses, donnant naissance à des bas-reliefs et à des architectures oniriques et abstraites.
Son processus est un témoignage de rigueur méthodique et de patience inébranlable, chaque pièce étant méticuleusement découpée et façonnée à la main. Avec une précision chirurgicale, elle manie délicatement son scalpel, façonnant et assemblant, couche par couche, jusqu'à ce que ses visions se matérialisent en créations hypnotiques et poétiques.
Patience et persévérance sont à la base de sa démarche, lui offrant le luxe de méditer minutieusement sur chaque détail de ses œuvres. Chaque pièce porte l'empreinte de son dévouement et de sa patience transcendante, témoignant de son engagement indéfectible envers son art.
Marie Gobert, portrait ©Marion Collet
Démarche artistique
Papier Graphique
Marie Gobert utilise le papier comme base graphique.
Lorsqu’il reste blanc, ce sont les différences de niveaux, d’inclinaisons, de surfaces, de textures, de finesse ou de traitement qui créent le contraste avec des jeux d’ombre et de lumière.
Et lorsqu’il est coloré, ces jeux sont accentués par de subtiles différences de teintes et de textures. Marie mixe des papiers existants avec certains qu’elle peint elle-même, n’hésitant pas à utiliser des nacres et des vernis pour mettre en lumière d’imperceptibles détails du volume qu’elle crée.
Dentelles de Papier
Dans ses jeux de contrastes, l'artiste a voulu faire entrer la lumière au cœur du papier ; c’est comme ça qu’elle a commencé à y pratiquer de fines incisions avant d’en venir à des structures de grilles qui, une fois empilées, forment ces volumes si particuliers. Elle crée des dentelles de papiers, mais à l’inverse de la dentellière qui produit une surface, Marie vient lui ôter tout son superflu, pour n’en garder que les nervures.
Sculpter le Papier
De ses dentelles de papiers, Marie Gobert conserve les chutes qu’elle assemble. Armée de patience et de fines touches de colle, elle crée des volumes à partir de petits morceaux de papier. La souplesse et la légèreté des pièces qu’elle découpe lui permettent de les solidariser dans de multiples orientations, allant jusqu’à dresser le matériau sur sa tranche. Ses sculptures de papiers sont le fruit d’une passion pour la finesse.
Marie Gobert, geste ©Marion Collet
Inspirations
Les Paysages
Que ce soient des toits parisiens, des champs ou des forêts, Marie aime les éléments qui, multipliés, forment un univers particulier avec ses contrastes et ses jeux de lumières. Elle les reproduit en les simplifiant pour ne retenir que les pleins et les vides, à la manière des cubistes.
Les Figures Géométriques
Elle se plaît à répéter ou déformer des formes géométriques, souvent par étapes. Elles lui servent de base simple à une expérimentation qui peut s’avérer complexe. Multiplier un motif à l’infini au gré d’un processus systématique lui permet de créer ces formes si particulières. Elle nourrit une fascination pour les fractales, qui s’illustre dans ses sculptures de papiers.
Les Imbrications
Marie Gobert joue avec les accumulations de formes simples, les éléments modulaires. Elle se plaît à laisser ses yeux se perdre dans les interstices d’un pavage, et y voir naître de nouvelles formes. Elle vient parfois créer l’accident dans ces imbrications pour vous laisser entrevoir ses rêves de papiers.
La Nature
Et parfois aussi, elle se lance dans des représentations de son environnement. Elle s’inspire de la ville et de son côté systématique, mais elle trouve aussi des modèles dans le végétal. Elle peut passer des heures à suivre les nervures d’une feuille, ou les craquelures d’une écorce, et nous livre ces cheminements dans des représentations rappelant topographies ou nids d’abeilles.